Kim Dorland, Nailing Down a Butterfly, 2019, vue d'exposition © Maxime Brouillet
Nailing down a butterfly 17 oct.— 30 nov. 2019
30
nov.
2019
La Galerie Antoine Ertaskiran est fière de présenter Nailing Down a Butterfly, la troisième exposition personnelle de Kim Dorland en ses murs. Avec cette exposition, Kim Dorland continue de repousser les frontières de la représentation picturale en explorant ce qui fait la singularité même de l’acte de peindre. Son refus de se limiter à un seul medium ou à une seule approche conditionne la nature symbiotique de son travail ; la vision picturale qui en émane englobe aussi bien une fascination pour la nature inspirée du paysage canadien que la possibilité de révéler la vie ordinaire.
Dans une entrevue réalisée en 1972, le peintre néo-expressionniste Philip Guston (né à Montréal en 1913), héros personnel et grande influence de Kim Dorland, décrit l’acte de capturer un moment en peinture comme une tentative d’épingler sur place un papillon – « mais la maudite chose continue de bouger »[1]. En résonnance avec les propos de Guston, les tableaux de Dorland ont toujours eu pour enjeu la saisie d’un instant, que ce soit l’instant un peu avant ou celui tout juste après, les instants laissés derrières, ou même ceux potentiellement à venir. Pour Dorland, la création artistique réside dans l’exercice frustrant et insaisissable qui consiste à tenter de représenter de tels moments au moyen de la peinture. Par ailleurs, dans le climat actuel, la réflexion de Guston semble aller bien au-delà des seules considérations picturales. Tâcher de décrire la période que nous traversons ou la façon dont nous la ressentons revient tout autant, selon Dorland, à essayer d’immobiliser un papillon, voire plusieurs en même temps. En ce sens, Nailing Down a Butterfly s’efforce de capter l’état d’esprit actuel : qu’il s’agisse des moments de méditation et de réflexion quant à notre environnement et à l’avenir, lors desquels se reflètent nos espoirs, nos peurs et nos angoisses, les rêves et les cauchemars qui les accompagnent, et où s’estompe la frontière entre les faits et la fiction. Alors que certaines peintures de Dorland sont séduisantes, d’autres rebutent ou dérangent. À l’image de notre conscience contemporaine, ce corpus d’œuvres n’évolue pas en ligne droite – il forme plutôt un objet fugace, une cible aussi mobile qu’un papillon.
Kim Dorland est né en 1974 à Wainwright (Canada). Dorland a exposé à l’international notamment à Milan, Montréal, New York, Chicago et Los Angeles. Il a présenté son travail dans le cadre d’expositions individuelles dans plusieurs institutions culturelles de renom telles que la McMichael Canadian Art Collection (Canada), Contemporary Calgary (Canada) et le Museum of Contemporary Art Denver (É.-U). Son travail fait partie de collections importantes telles que le Musée des beaux-arts de Montréal (Canada) ; The Audain Art Museum (Canada) ; Sander Collection (Allemagne) ; Nerman Museum of Contemporary Art (É.-U.) ; Musée d’art contemporain de Montréal (Canada), Blanton Museum of Art (É.-U.) ; The Glenbow Museum à Calgary (Canada); Museum of Contemporary Art San Diego (É.-U.), Royal Bank of Canada (Canada) ;Power Corporation of Canada (Canada) ainsi que dans de nombreuses collections privées.
[1] “In other words, it’s like nailing down a butterfly, but the damn thing is still moving around. And this seems to be the whole act of art anyway, to nail it down for a minute but not kill it.” Philip Guston en entrevue avec Clark Coolidge, “Conversation with Clark Coolidge” (1972)