Festina lente, 2016, vue d'exposition, galerie antoine ertaskiran, Montréal (Canada), commissaire: Ji-Yoon Han, © Paul Litherland
Festina lente 29 jun.— 13 aoû. 2016
13
aoû.
2016
Artistes participants:
Numa Amun
Marielle Blanc
Anthony Burnham
Angela de la Cruz
Lizzie Fitch/Ryan Trecartin
Eva Kot’átková
Derek Sullivan
Communiqué de presse
La Galerie Antoine Ertaskiran est heureuse de présenter Festina lente, une exposition de groupe commissariée par Ji-Yoon Han, mettant en dialogue des œuvres de Numa Amun, Marielle Blanc, Anthony Burnham, Angela de la Cruz, Lizzie Fitch/Ryan Trecartin, Eva Kot’átková et Derek Sullivan.
Festina lente. Hâte-toi lentement. C’est au prisme de cet adage latin que la présente exposition interroge notre relation à l’art, la manière dont celui-ci déclenche nos désirs, nous émeut, nous met en mouvement et trouble notre regard. Dans le flot d’images dont nous sommes continuellement abreuvés, à quoi tient l’attrait d’une œuvre et comment celle-ci se singularise-t-elle à nos yeux ? Comment déployer dans un espace d’exposition cette dynamique du regard électif, oscillant entre impulsion et contemplation, entre ravissement et voracité ? Comment donner en partage un espace de désir qui puisse générer un dialogue entre les œuvres et entraîner notre regard – le captiver et le délier à la fois ?
L’exposition met en scène une collection fictive dont la propriétaire est nulle autre que Gradiva, personnage inventé au début du siècle dernier par l’écrivain allemand Wilhelm Jensen, dans sa nouvelle Gradiva, fantaisie pompéienne : l’archéologue Norbert Hanold tombe sous le charme d’un bas-relief antique représentant une femme qui marche ; délaissant la science et les livres qui jusque-là avaient comblé sa vie et ses désirs, Norbert baptise cette figure Gradiva, « celle à la marche splendide », et se jette à corps perdu dans la quête de la femme réelle qui a inspiré le relief de pierre vieux de deux mille ans. À travers ses rêves et un voyage qui le conduit jusqu’au pied du Vésuve, dans les ruines de Pompéi, il finit par faire la rencontre de Gradiva, réellement, et non dans un rêve…
Gradiva est devenue une figure mythique sous l’effet de multiples interprétations et adaptations, dues notamment à la psychanalyse et au surréalisme. Résolument anachronique, cet être fantasmatique traverse les siècles de son pas « lente festinans », franchit les frontières entre le rêve et la réalité, invitant dans son sillage à une dérive imaginative du regard que nous posons sur l’art actuel.
La collection de Gradiva a pris forme dans les réserves de la Galerie Antoine Ertaskiran. Ce lieu d’ordinaire interdit aux yeux du public a été abordé comme un espace latent susceptible de provoquer ce que les surréalistes aimaient appeler des trouvailles.Festina lente présente le résultat des fouilles qui y ont été menées en y adjoignant de nouvelles œuvres, de manière à télescoper les espaces de la galerie et ceux de la fiction en une anamorphose qui laissera entrevoir – à ceux qui voudront bien les chercher – les traces de Gradiva.
Cette exposition est le produit d’un nouveau concours curatorial ouvert aux doctorants en histoire de l’art et organisé par la Galerie Antoine Ertaskiran et le département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal.
Pour lire le texte complet écrit par la commissaire de l’exposition Ji-Yoon Han, cliquez ici.