Get rid of the fabric softener, 2017, vue d'exposition, Galerie Antoine Ertaskiran, Montréal (Canada) © Paul Litherland
Get rid of the fabric softener 30 aoû.— 30 sep. 2017
30
sep.
2017
30 AOÛT – 30 SEPTEMBRE 2017
VERNISSAGE
MERCREDI 30 AOÛT, 17h à 20h
EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE
À l’occasion de sa première exposition personnelle à la Galerie Antoine Ertaskiran intitulée Get rid of the fabric softener, Dominique Pétrin présente un nouveau corpus d’œuvres qui s’articule autour de la notion de travail collectif, de labeur et des structures sociales qui s’organisent lors du temps passé à l’ouvrage. Reconnue pour sa pratique en sérigraphie et l’utilisation du papier imprimé à la main, découpé puis collé, Dominique Pétrin crée des œuvres immersives, monumentales, le plus souvent éphémères. Toujours étroitement conçues en fonction de l’architecture du lieu, ses installations sont librement inspirées des fresques de Pompéi, de l’histoire de l’ornement et de la culture internet.
Pour son exposition à la Galerie Antoine Ertaskiran, Pétrin présente une série de « courtepointes » qu’elle élabore depuis près de deux ans. Ses réflexions récentes autour de la production d’objets d’art l’ont amenée à repenser la question du travail et des techniques traditionnelles, tant d’un point de vue pratique que formel. Pour elle, le travail physique que requiert la réalisation des installations peut être considéré comme une performance artistique en soi. Dans les œuvres présentées, cette dimension poïétique de l’œuvre est matérialisée dans l’espace de l’installation tandis que sont aussi mis en exergue l’invisibilité du labeur et le temps passé au travail. D’un point de vue formel, l’artiste a voulu se débarrasser de l’ornemental, du burlesque et des trompe-l’œil pour simplement mettre de l’avant la force silencieuse de l’ouvrage. En allant à l’essentiel de sa pratique, Pétrin tente de la dépouiller de ses artifices afin de contempler et dégager l’essence même de sa démarche.
Le choix de la courtepointe n’est évidemment pas anodin. La technique développée par l’artiste est assez proche de celle employée traditionnellement pour la courtepointe, laquelle consiste essentiellement en un assemblage de motifs et de couleurs déterminé par une grille géométrique choisie. La courtepointe évoque aussi un imaginaire domestique féminin, avec ses codes, ses histoires, ses messages politiques. Réalisées lors de moments charnières dans la vie d’une femme, ces ouvrages et le temps qu’on leur consacrait permettaient la transmission de connaissances entre femmes de différentes générations au sein d’une même maison ou d’une même communauté. Pour cette nouvelle série d’œuvres, Pétrin a décidé de travailler avec un groupe de femmes et, pendant plusieurs mois, elles ont découpé, assemblé et collé ces courtepointes. Les gestes répétés des ancêtres sont ici sublimés, permettant ainsi de comprendre l’importance des pratiques artisanales en tant que témoins historiques et ciments sociaux d’une communauté ou d’une famille.
Dominique Pétrin a été membre du groupe de rock pétrochimique Les Georges Leningrad de 2000 à 2007. Elle a collaboré notamment avec Sophie Calle, Pil and Galia Kollectiv et avec les chorégraphes Antonija Livingstone (Berlin) et Jennifer Lacey (Paris) dans le cadre de la performance Culture & Administration & Trembling présentée dans les festivals Impulsanz (Vienne), American Realness (New York) et Fierce (Birmingham). Elle a exposé dans de prestigieux centres culturels tels que la Contemporary Calgary (Canada), la Galerie Néon (France). Elle a présenté son travail lors de La Triennale Québécoise au Musée d’art contemporain de Montréal en 2011 et a été nominée au Prix Sobey en 2014. Son travail a été diffusé à travers le Canada, en Angleterre, en France, en Belgique et aux États-Unis. Elle a récemment attiré l’attention internationale de par sa collaboration avec le célèbre artiste de rue Banksy sur son dernier projet à Bethléem en Palestine intitulé The Walled Off Hotel (2017).
L’artiste et la galerie remercient le Conseil des arts et des Lettres du Québec et la SODEC pour leur soutien financier.
La galerie présente l’exposition Get rid of the fabric softener dans le cadre de l’édition 2017 de MOMENTA | Biennale de l’image.